La mobilité : un axe fort à la Fée au Duc
La mobilité, du vélo au permis de conduire, ouvre de nouvelles possibilités professionnelles et personnelles pour les salariés en insertion. 6 novembre 2025
L’atelier technologique Nantes Terre Atlantique est un support pédagogique qui prend la forme de chantiers d’insertion. Chaque chantier accueille des apprenants sur leur activité, selon les filières et sont mis en lien avec les salariés en contrat d’insertion, afin de favoriser les échanges entre centres.
Découvrez un des axes fort de l’accompagnement des salariés de la Fée au Duc : le projet autour de la mobilité.
Avancer, quel que soit son moyen de transport
Se déplacer, apprendre à conduire, oser prendre le vélo ou passer le permis… La mobilité est un enjeu majeur dans les parcours d’insertion. À la Fée aux Ducs, chaque salarié avance à son rythme, accompagné selon ses besoins, ses moyens et ses envies.
« Il y a moyen d’avancer sur le terrain de la mobilité, quels que soient ses moyens, ses appréhensions, ses envies ! », résume Solenne, conseillère en insertion professionnelle à la Fée au Duc.
Grâce à différents partenariats, Déclic Mobilité, l’association AGIR, Vélo Égaux, CAP Formation ou encore le Greta, les salariés bénéficient d’un accompagnement personnalisé, de cours de code ou encore de formations pratiques.
Apprendre à se déplacer autrement
Pour certaines personnes, la première étape vers l’autonomie passe par le vélo.
Hawa, salariée au jardin de maraîchage biologique, a suivi une formation avec Déclic Mobilité : « Je travaille au maraîchage depuis presque deux ans. Je fais les marchés le mardi et le vendredi matin. Je me déplace en bus et j’ai aussi appris à faire du vélo avec Déclic Mobilité : maintenant je me déplace à vélo, c’est ce que je voulais faire ! »
Par ailleurs, les formations proposées par Vélo Égaux comprennent trois niveaux, de la découverte à la circulation urbaine, avec un vélo offert en fin de parcours. L’objectif : apprendre les règles de sécurité et gagner en aisance pour se déplacer en ville.
Scooter ou voiturette : la mobilité sous toutes ses formes
Omar et Mussie ont choisi une autre voie : le permis AM pour scooter.
Omar explique : « J’ai passé mon ASSR, maintenant je révise le code pour obtenir mon permis AM scooter. J’en ai besoin pour me déplacer plus facilement. Le code, c’est un peu difficile à cause du français, mais on m’aide beaucoup. »
En effet, il a suivi des cours de codes avec l’auto-école de Cap Formation, et Sylvie et Patrice, bénévoles de l’association AGIR lui apportent également leur aide. Sur le chantier, il bénéficie de temps d’entrainement avec l’aide de Solenne pour s’approprier les mots de vocabulaire ou encore apprendre à se repérer dans le livre de code. La prochaine étape pour lui sera de tenter l’épreuve du code avec un interprète.
Mussie, lui, a déjà obtenu son permis scooter. Quand Mussie est arrivé, il nous a dit qu’il voulait passer son permis scooter. Il a fait une préparation avec Déclic mobilité pour la méthodologie pour passer le code et passé l’ASRR avec le Greta. Il a aussi pu faire du simulateur de conduite de scooter avant de passer à la pratique. » nous explique Maud, encadrante du chantier maraîchage.
Il a pu passer son permis à Bouaye, sur une journée. La matinée est consacrée aux bases de la conduite du scooter et l’après-midi à la pratique. « J’ai acheté mon scooter et maintenant, je mets 10 minutes pour venir au travail, contre 35 avant ! » , conclu Mussie.
Quant à Ismail, son choix s’est arrêté sur la voiturette sans permis. Il y a quelques semaines, il a pu faire une session de conduite avec une voiture de prêt, grâce au partenariat mis en place avec l’Atelier Bricolage des Dervallières, un autre chantier d’insertion. projette d’en acheter une prochainement !

Le permis, un tremplin vers l’emploi
Pour beaucoup, obtenir le permis de conduire reste une étape déterminante. Aminata, Zeneba, Adnan, Yannis et Fanny préparent actuellement leur entrée en auto-école grâce à l’action Feu Vert portée par l’association AGIR.
Fanny, témoigne : « Je travaille au maraîchage depuis le 9 janvier, c’est mon premier travail en France. Je me déplace en bus, mais je prends des cours pour passer le code de la route avec Feu Vert FLE. Je veux faire ça pour faciliter mes déplacements quand j’aurai trouvé un autre travail, c’est très important pour moi. »
Zeneba, elle, fait preuve d’une détermination remarquable : « J’habite à Saint-Herblain et jusqu’ici, il faut plus d’une heure pour venir au travail. Il y a des retards, de la circulation etc. Et ça ne me plaît pas d’être en retard au travail, mais je n’ai pas de choix. J’ai mon permis tchadien depuis plusieurs années, j’ai conduit ici en France, ça fait 4 ans que j’ai ma voiture, mais il y a eu une nouvelle mesure et l’administration voulaient une attestation que mon permis est légal là-bas au Tchad. Mais j’ai fui mon pays, je ne peux pas demander une attestation de mon pays donc je suis bloquée.. J’ai donc recommencé une formation pour le repasser ici en France. »
La persévérance récompensée
Anli, salarié au jardin, a lui aussi franchi une étape importante : « J’ai commencé le code en 2023 et je l’ai eu il y a trois semaines. C’est grâce à Patrice, de l’association AGIR et à Pierre de Déclic Mobilité. Ils m’ont beaucoup aidé, surtout pour comprendre les panneaux. Mon frère aussi, traduisait pour moi en Comorien parce qu’il a déjà son code depuis plusieurs années. C’est important pour moi d’avoir mon permis parce que le métier que je veux faire, il faut le permis. Je veux travailler en carrosserie ou mécanique automobile. Maintenant pour la conduite, je dois aller dans une auto-école. J’ai l’habitude de conduire un scooter et je conduisais une voiture aux Comores, j’avais déjà le permis, mais je dois le refaire pour conduire en France. C’est plus facile quand on a quelqu’un pour nous aider. C’est pas facile, c’est long, mais on y arrive avec la motivation. »
Solenne salue sa persévérance : « Au début, Anli ne comprenait pas les mots du code de la route, les phrases très compliquées… Mais il s’est vraiment accroché. Il s’est entrainé pendant près de deux ans, tous les jours… Même avec des difficultés personnelles, il est resté motivé et a fini par réussir. Bravo ! Nous sommes tellement contents pour lui. Il peut maintenant partir en stage mécanique auto pour un mois. »
De la théorie à la liberté
Certains salariés ont déjà franchi la ligne d’arrivée. Tsinat, Nicolas et Sylvain ont obtenu leur permis B. Pour Tsinat, c’est un véritable tournant :
« Si je voulais passer le permis, c’est pour travailler, pour me déplacer. À Nantes, les transports sont bien, mais j’avais 1h30 de trajet. J’ai suivi mes cours avec CAP Formation pendant un an et j’ai réussi le permis du premier coup ! »
Nicolas, de son côté, est revenu partager avec fierté à l’équipe la bonne nouvelle : parti il y a près d’un an du chantier pour intégrer l’entreprise AMIPI, non seulement il est passé depuis en CDI mais a pu acheter sa voiture à la suite de l’obtention de son permis, une étape concrète vers l’indépendance.

La mobilité, moteur d’insertion
À la Fée aux Ducs, la mobilité ne se limite pas à la conduite : c’est un levier d’insertion, d’autonomie et de confiance en soi. Qu’il s’agisse d’apprendre à faire du vélo, de passer son code, de comprendre le français technique de la route ou de gagner du temps sur ses trajets, chacun avance à son rythme, accompagné et soutenu.
« L’important, c’est le mouvement, quel qu’il soit », conclut Solenne.
« Avancer, se sentir capable, trouver des solutions… c’est ça, la vraie mobilité. »
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